Article
French
ID: <
10.4000/america.1655>
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DOI: <
10.4000/america.1655>
Abstract
Dramaturge, nouvelliste et romancier de premier ordre, l’écrivain mexicain Jorge Ibargüengoitia (1928-1983) est moins connu pour ses chroniques, alors même qu’il en a rédigé plus de 660, de 1968 à 1976, pour le prestigieux quotidien Excélsior. Cet article commence par rappeler les conditions de production de ces chroniques (rédigées à la demande de Julio Scherer dans les mois qui suivirent le massacre de Tlatelolco), avant d’analyser les différents pactes de lecture que suppose leur réception par les lecteurs de l’époque (qui les découvrirent deux fois par semaine dans leur quotidien) et par les lecteurs d’aujourd’hui (qui y ont accès grâce aux six anthologies thématiques qui rassemblent l’essentiel de cette production journalistique initialement marquée par la discontinuité). L’article analyse enfin les variations thématiques récurrentes les plus significatives, les cibles favorites, ainsi que la double nature du regard porté par l’écrivain sur les faits qu’il rapporte, entre fausse ingénuité et lucidité dévastatrice, teintées de mélancolie.