Article
French
ID: <
10.4000/assr.27152>
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DOI: <
10.4000/assr.27152>
Abstract
L’Ahmadiyya est une communauté réformiste à vocation missionnaire, fondée à la fin du xixe siècle au Pendjab par Mîrzâ Ghulâm Ahmad qui s’est autoproclamé mahdī (guide) de l’islam, et qui a été banni de la oumma. Implantés en France depuis les années 1980, les ahmadîs sont exposés à un métadiscours péjoratif lorsqu’ils sont perçus comme musulmans, tout en étant méprisés par les autres musulmans qui les tiennent pour apostats. Tandis que tout semble encourager leurs leaders à la discrétion, ceux-ci déploient des moyens considérables pour gagner en visibilité. S’il en est ainsi, c’est parce que cet environnement apparemment hostile s’avère aussi offrir une ressource inattendue : l’opportunité d’incarner une forme acceptable d’islam dans l’espace public français – en miroir de ce que serait l’islam majoritaire – et cela étant d’y être reconnu comme sujet musulman à part entière. Les leaders ahmadîs sont engagés dans une quête de reconnaissance qui participe d’un processus d’accommodement de leur projet missionnaire au contexte français.