Article
French
ID: <
10.4000/episteme.13160>
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DOI: <
10.4000/episteme.13160>
Abstract
Il est manifestement difficile de monter Racine et de trouver une esthétique visuelle à la hauteur de sa langue, sans tomber dans des poncifs esthétiques véhiculés par la tradition. Peut-être est-il encore plus difficile de monter Bérénice, du fait de la ténuité de son action ; difficile surtout d’en rendre la majesté, caractérisée par l’auteur dans sa préface comme essentielle à l’effet tragique qu’il recherche. Notre imaginaire est notamment prisonnier de l’idée que l’espace racinien serait un « palais à volonté » en grande partie abstrait et non réaliste, et que, de toute façon, la puissance de la parole est plus essentielle que l’espace chez Racine. Par une étude de Bérénice et de quelques-uns de ses divers avatars scéniques, nous cherchons à montrer au contraire que l’espace dans Bérénice, tant par sa structure que par son rendu visuel, a un rôle dramaturgique essentiel : c’est dans cet espace à forte charge symbolique qu’est couronnée une conception sublime de l’amour.