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French

ID: <

10.4000/essais.1008

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DOI: <

10.4000/essais.1008

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Poétique de l’altération : enjeux politiques du livre altéré, des autodafés modernes aux pratiques artistiques de Ann Hamilton, Emily Jacir et Thu Van Tran

Abstract

Ann Hamilton, Emily Jacir et Thu Van Tran, plasticiennes contemporaines, interrogent la dimension politique de l’art à travers une poétique de l’altération. L’utilisation du livre, altéré, resémantise un geste historique de destruction moderne : l’autodafé. Les œuvres de Thu Van Tran, Au plus profond du noir (manuscrit) (2013) ainsi que Sans tache (2012), s’intéressent de près aux normes de domination mises en place durant la période de colonisation française du Vietnam. La traduction systématique de l’ouvrage de J. Conrad (Au cœur des ténèbres) est un procédé politique d’opacification de la parole. Ann Hamilton, dans Indigo Blue (1991-2007), efface un manuel militaire à l’aide d’une gomme imbibée de salive. Dispositif protocolaire, l’effacement défie le langage autoritaire qui régissait les ouvriers des manufactures de Charleston. Quant à Emily Jacir, artiste palestinienne, son œuvre Material for a film (2007-en cours) retrace l’histoire de Wael Zuaiter, intellectuel palestinien tué par les services secrets israëliens. L’artiste tire à l’aide d’un pistolet sur mille livres blancs, muets, rejouant la mort de Wael Zuaiter (qui avait dans sa poche, un exemplaire des Milles et unes nuits, troué lors de son assassinat). Le geste de « trouée » du livre interroge les lacunes d’une histoire politique sensible, dont certaines paroles sont volontairement tues. Ces autodafés plastiques questionnent les modes de lecture et de lisibilité de l’art, ainsi que le dicible de l’Histoire.

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