Article
French
ID: <
10.4000/genesis.4446>
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DOI: <
10.4000/genesis.4446>
Abstract
Santorre Debenedetti publia en 1937 ce que l’on nomme les « fragments autographes » du Roland furieux, qui documentent l’élaboration des octaves ajoutées par Ludovico Ariosto à la troisième édition de son chef d’œuvre (1532). Dans sa recension opportune de l’édition Debenedetti, le jeune Gianfranco Contini livra une interprétation des variantes de l’Arioste qui lui permettait de valider le jugement critique de Benedetto Croce, ce dernier discernant dans le Roland furieux la mise en œuvre d’un principe d’harmonie. Pour parvenir à cette conclusion, Contini ne prit en considération qu’une portion restreinte de l’élaboration textuelle du poème qui rentrait dans le champ de l’esthétique crocienne. Il manifesta par ailleurs son adhésion à d’autres postulats du philosophe napolitain, désormais remis en question depuis de longues années. La naissance de la « critique des variantes » d’inspiration continienne, fondée sur ces présupposés, a reçu au fil du temps un accueil plus ou moins favorable, mais elle n’a jamais fait l’objet d’une analyse historico-critique destinée à en vérifier le bien-fondé philologique et interprétatif. Le présent article entend amorcer une réflexion en ce sens.