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French

ID: <

10.4000/geocarrefour.16291

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DOI: <

10.4000/geocarrefour.16291

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Service public ou communs ? Les limites mouvantes de la gestion des déchets dans les pays du Sud

Abstract

Le service public de gestion des déchets ménagers et assimilés semble depuis plusieurs décennies avoir un objectif clair de salubrité publique dans une acception uniforme sur un territoire (Coutard et Rutheford, 2016 ; Berdier et Deleuil, 2010). Or les travaux de recherche empiriques menés depuis plusieurs années dans les pays du Sud (Jaglin et al., 2018 ; Durand et al., 2019) montrent que le périmètre de ce service évolue, au regard d’enjeux environnementaux globaux, de gouvernance et d’implications sociales multiples, ainsi que d’enjeux technico-économiques toujours plus sous tension. Cette évolution ne correspond jamais à un projet politique affirmé ; elle se cache généralement derrière des nécessités nouvelles de recyclage (Le Bris et Coutard, 2008), derrière le manque de moyens des acteurs publics ou derrière la volonté d’acteurs privés (Luthra, 2019), informels (Scheinberg et Anschutz, 2016 ; Cirelli et Florin, 2016) ou citoyens (Salvaire, 2019) d’intervenir dans le domaine. Toutefois, redéfinir implicitement les limites de ce que l’on considère « service public » rebat l’ensemble des cartes du jeu politique des déchets. Que cela soit au nom de la non-exclusion des récupérateurs informels, de la réduction de la pauvreté ou de la préservation des ressources, la conception de ce que doit être le rôle des acteurs publics du déchet tend à évoluer. Si ce phénomène peut être observé dans les villes des pays du Nord, sous d’autres formes, c’est au cas des villes des pays du Sud que cet article s’intéressera tout particulièrement. Les études de cas analysées (Lima, Bogotá, Lomé, Antananarivo, Delhi et Surabaya) offriront une lecture mouvante des limites de ce service public. Le périmètre de celui-ci est parfois restreint par les flancs quand les déchets recyclables et compostables sont soustraits à la collecte municipale. Il peut également être réduit par l’amont lorsqu’un système de précollecte (plus ou moins formelle) est mis en place. Une partie des tâches sont donc dédiées à des acteurs tiers, en dépassant la simple privatisation du service. En effet, il ne s’agit ni de logiques de marché, ni par des logiques institutionnelles. La notion de communs peut alors être mobilisée pour analyser ce modèle de gestion des déchets de plus en plus composite.

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