Ce numéro examine trois aspects du concept de mémoire mobilisables dans les analyses de textes et de discours : la mémoire littéraire et textuelle – nous avons appris, avec les théoriciens récents, à voir la littérature comme un processus dynamique de mise en relations, une construction toujours réaménagée et reconfigurée ; la mémoire discursive, qui signale la dimension historique de tout discours (toute production verbale inscrit dans ses formes le contexte même qui la détermine) et inscrit, contre la conception traditionnelle du sujet psychologique détenteur de la maîtrise du dire, l’hétérogénéité, la division du sujet, l’insu du discours et la détermination au cœur des processus discursifs ; la mémoire cognitive, avec l’idée, issue du champ de la cognition dite hétérodoxe, d’une mémoire externe contribuant à la production des textes et des discours et d’une élaboration composite des textes et des discours, via des mémoires externes distribuées dans les environnements humains et non humains.