Article
French
ID: <
10.4000/lexis.3105>
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DOI: <
10.4000/lexis.3105>
Abstract
Le figement représente un aspect fondamental du fonctionnement des langues et reste le meilleur témoin de leur vitalité. Il constitue un phénomène essentiel dans le fonctionnement du langage au point qu’on peut se demander s’il existe des assemblages réellement libres. Le nombre d’unités polylexicales dépasse largement celui des unités monolexicales appartenant à la même partie du discours. Le phénomène du figement ne se restreint pas au lexique puisqu'il a pratiquement le monopole de la grammaticalisation : il touche à la fois les domaines de la syntaxe, de la sémantique, du lexique et de la pragmatique. Dans cet article, nous allons nous intéresser au figement dans le cadre des verbes de perception en français et en japonais. Ces verbes sont très courants et importants dans le langage, en raison des phénomènes perceptifs qu’ils expriment. L’objet linguistique est ici restreint à l’étude des verbes de perception visuelle (voir, regarder, etc. ; miru, mieru, etc.). D’un point de vue extralinguistique, la vue est notre première source d’information – considérée comme objective – sur la réalité perçue. La majorité des informations que nous recevons passent par nos yeux. On comprend donc l’intérêt que présente la perception visuelle du point de vue linguistique. Le champ lexical relatif à la vue est significativement plus abondant que celui des autres sens.