Article
French
ID: <
10.4000/lrf.5105>
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DOI: <
10.4000/lrf.5105>
Abstract
L’écriture de Claude Simon a souvent été associée aux limites, voire à l’impossibilité, de toute restitution de la réalité historique par l’intermédiaire du langage. Le roman Les Géorgiques (1981), fait à partir d’archives léguées par un ancêtre Conventionnel, n’énonce pas de conclusions sur la Révolution française. Tout au plus, un tel texte brise l’épopée ; la révolution – quel que soit le contexte historique – est à l’état de ruine, elle n’est plus un projet. Cependant, le motif de la révolution se voit tout autant rechargé d’une résonance languissante, à l’état en quelque sorte poétique. L’écrivain fait face à une triple injonction : référentielle, généalogique, mémorielle. En ce sens, ce n’est pas tant Claude Simon qui est l’héritier d’une révolution dont il pourrait disposer, mais bien plus elle - ses conséquences, son aura, sa mémoire - qui hérite d’un écrivain par l’intermédiaire des Géorgiques.