Article
French
ID: <
10.4000/mefrm.4282>
·
DOI: <
10.4000/mefrm.4282>
Abstract
L’historiographie de la réforme observante féminine est d’abord celle d'une disparition progressive : celle des réformatrices qui, malgré leur action décisive au début de la réforme, n’apparaissent pas, ou peu, dans l’histoire « officielle » des ordres religieux. Dans le cas de l’ordre dominicain, cette disparition est d’autant plus étonnante que la réforme s’est résolument inscrite sous le patronage spirituel d’une femme, Catherine de Sienne, canonisée en 1461. À travers l’examen de chroniques contemporaines de la réforme puis de l’historiographie qui a suivi, cet article tente de mettre en valeur les mécanismes qui ont conduit à l’effacement de la mémoire de l'action réformatrice de ces femmes, puis à sa récente « réapparition », dans le cadre des études portées par la thématique du genre. Cette nouvelle orientation a permis la redécouverte de nombreux textes, dont les fameuses chroniques écrites par les religieuses de langue allemande (schwesternbüchen), et a conduit les historiens à réévaluer le rôle des religieuses, jusqu’alors considéré comme passif, dans les mouvements de réforme.