Article
French
ID: <
10.4000/mots.814>
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DOI: <
10.4000/mots.814>
Abstract
L’article analyse la façon dont les salariés à temps partagé – employés par un groupement d’employeurs, mais réalisant leur travail auprès de deux, voire trois entrepreneurs adhérents – font sens de la flexibilité. Les mondes lexicaux qui structurent le corpus reflètent une dialectique de l’engagement et distanciation qui varie en fonction des groupes sociaux. Alors que les cadres et techniciens supérieurs présentent le temps partagé comme un moyen de protéger la sphère privée contre l’envahissement par le travail, les salariés moins qualifiés décrivent au contraire l’impact du temps partagé sur leur vie quotidienne. Plus qu’un antagonisme, il en résulte une incommensurabilité des mondes lexicaux, traduction de l’inégal accès aux ressources permettant de convertir les contraintes de la flexibilité en atouts personnels.