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French

ID: <

10.4000/primatologie.808

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DOI: <

10.4000/primatologie.808

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Les rendez-vous manqués de l’ethnologie et de la primatologie de terrain (1960-2010)

Abstract

En ethnologie, le comportement des primates est un objet d’étude marginal qui permet de délimiter les contours de la discipline, ce dont rend compte une analyse de quelques expériences interdisciplinaires en France autour des primates au cours des dernières décennies. L’ambition d’une ethnographie des sociétés de primates actuellement revendiquée en éthologie est ensuite examinée sous deux angles différents : d’une part, en retraçant la filiation méconnue de l’application du concept de culture aux primates avec les commentaires de l’anthropologie culturelle états-unienne sur la psychologie des anthropoïdes dans l’entre deux-guerres, alors que cette invention est souvent attribuée uniquement à la primatologie japonaise après-guerre. D’autre part, en comparant les modes d’engagement des ethnologues et des primatologues avec les êtres étudiés : leurs pratiques de terrain semblent pouvoir constituer un socle épistémologique commun plus robuste que la conception positiviste de la culture élaborée dans une période de formation de la discipline ethnologique, aujourd’hui empruntée par les primatologues. L’article revient enfin sur une décennie d’"ethnoprimatology" : dans l’optique d’une conservation intégrant nature et culture, la primatologie de terrain commence à inscrire les sociétés humaines contemporaines dans son agenda de recherche. Mais en disséquant les "croyances locales" des hommes de la même façon que les traditions des primates, ce programme d’écologie gestionnaire néglige la complexité des rapports entre sociétés et environnements. L’ethnographie des pratiques de chasse en Guinée et en Guinée-Bissau (région de Boké, Iles Tristao) présentée ici repose au contraire sur une conception des savoirs comme indissociables des actions qui les mobilisent et les transforment. Cette approche évite de réduire la culture à un ensemble de croyances jugées favorables ou défavorables à la conservation, isolées de leur contexte, que l’on pourrait manipuler pour la gestion des populations de primates.

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