Article
French
ID: <
10.4000/rh19.7475>
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DOI: <
10.4000/rh19.7475>
Abstract
Cette étude vise à analyser les assises théologico-politiques de l’État japonais à l’ère Meiji (1868-1912). Ce type de gouvernance a été construit, d’une part, par héritage mythologique de la sacralité ancestrale et, d’autre part, par importation d’institutions juridico-politiques inspirées de l’Occident. Si l’État Meiji est institutionnellement considéré comme l’un des modèles d’État laïc qui applique une technologie centralisatrice offrant la liberté de culte aux religions reconnues par la Constitution, en revanche, la fidélité de l’empereur à la déesse du soleil relativise son apparente rationalité. Cette gouvernance a été mobilisée pour établir le cadre national des croyances et des normes sociales : elle visait la dédifférenciation du politique, du religieux et du moral. Le recours aux mœurs ancestrales a participé de la légitimation de l’« État-famille », qui entrave la liberté de conscience individuelle.