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French

ID: <

10.4000/rhcf.1028

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DOI: <

10.4000/rhcf.1028

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Les perspectives de la recherche : patrimoine et architecture, urbanisme et paysages

Abstract

Animé par Karen Bowie, ce débat doit permettre à chacun des participants de réagir aux propositions de nouvelles recherches faites par le comité scientifique de l’AHICF dans le domaine du patrimoine ferroviaire, de l’architecture, de l’urbanisme et des paysages. Il réunit François Loyer, directeur de recherche au CNRS, Evelyne Lohr, conservateur chargée de l’Inventaire au Service du patrimoine culturel du Département de Seine-Saint-Denis, Anne Hecker, géographe, maître de conférences à l’université de Nancy II, Jean-François Belhoste, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, et Catherine Bergeal, sous-directrice de la Nature et des Paysages au ministère de l’Écologie. En introduction, F. Loyer remarque que le chemin de fer, loin de devenir obsolète comme on pouvait le penser dans les années 1960, est devenu le vecteur de la mobilité moderne. La notion de patrimoine se définit alors comme un passage de relais entre deux époques et non comme la nostalgie d’une culture matérielle disparue. Si patrimoine et architecture ont longtemps été antinomiques, comme urbanisme et paysage, on constate aujourd’hui des rapprochements qui renouvellent ces notions. Le débat devra donc inclure les paysages en rapport avec les chemins de fer, les abords du bâti, l’architecture des bâtiments et le design, « architecture sans site ». Chacun des participants expose les perspectives de son domaine de recherche. Evelyne Lohr analyse le rôle des emprises ferroviaires dans le territoire du département de la Seine-Saint-Denis concerné par de très importantes mutations. Elle montre comment, et avec quelles méthodes d’analyse rationnelle et documentée, le Service du patrimoine culturel contribue à la compréhension de ce territoire complexe et lui apporte une cohérence, en comprenant le patrimoine comme un moteur d’évolution et non un objet de nostalgie. Les directions de recherche sont multiples : impact des réseaux sur le territoire, chemin de fer comme facteur d’urbanisation, réutilisation de son patrimoine, paysages créés par le chemin de fer… Les problèmes posés par l’inventaire le sont autant, comme la méthode d’étude à appliquer à un patrimoine linéaire sur une portion de territoire, ou la reconnaissance d’un patrimoine technique parfois difficile à comprendre. Anne Hecker aborde, en termes de patrimoine, l’infrastructure ferroviaire, la voie ferrée et son emprise. Patrimoine linéaire étendu et aux caractères bien marqués (profil, tracé, modes de construction innovants, support de mémoire ouvrière et locale, conservatoire pour une faune et une flore remarquables), il reste méconnu. Pourtant, la question de sa conservation partielle, comme témoin et explication de l’évolution du paysage, doit être posée, dans la double perspective de sa valorisation par la réouverture de voies au trafic ou par la transformation de voies déferrées en équipements touristiques, vélos-routes et voies vertes. Cette dernière n’assure que rarement la préservation de l’image du passé ferroviaire et sa médiation au public. Les différentes solutions d’aménagement qui seront proposées doivent dans tous les cas s’appuyer sur la connaissance de ce patrimoine. J.-F. Belhoste revient pour sa part sur son expérience de vingt années au sein de l’Inventaire général et en particulier sur le rôle de la protection au titre des monuments historiques et de la politique du ministère de la Culture dans l’orientation des recherches et sur l’apport que ces préoccupations patrimoniales ont pu représenter pour la recherche dans le domaine des chemins de fer. Les recherches patrimoniales prenant pour point de départ la culture matérielle sont venues abonder la recherche historique plus large avec par exemple des avancées sur l’histoire des techniques de construction ou sur la notion de réseau, qui inclut désormais les installations qui permettent l’exploitation (comme les ateliers). Cependant, le rapport entre l’histoire des techniques et le patrimoine reste une question difficile, comme le montre le privilège donné aux architectes par rapport aux ingénieurs dans la définition de la valeur patrimoniale d’une œuvre. Enfin, l’évolution des institutions chargées de l’étude et de la protection du patrimoine, comme celle des acteurs du secteur ferroviaire, demande l’établissement de nouveaux rapports qui favorisent la recherche. En conclusion, C. Bergeal souligne combien, pour être vraiment durable et optimal par rapport au territoire, un aménagement nécessite sa connaissance approfondie. La question qui se pose est donc la façon dont nous pouvons aujourd’hui faire reconnaître un patrimoine partagé dans l’aménagement durable de nos territoires.

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