Article
French
ID: <
10.4000/signata.1899>
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DOI: <
10.4000/signata.1899>
Abstract
L’étude présentée ici vise à montrer par quels cheminements le père jésuite Athanase Kircher (1602-1680) est arrivé à proposer des traductions de textes hiéroglyphiques. Rejetant tout lien entre écriture et langue, Kircher interprétait les hiéroglyphes comme un assemblage de symboles qu’il s’agissait de déchiffrer. Dans cette quête, il s’appuya sur les écrits des auteurs classiques et chrétiens, principalement ceux qui appartenaient à l’école néo-platonicienne (Plotin, Porphyre, Jamblique). Kircher mobilisa également des textes ésotériques, comme les Traités hermétiques et les écrits de kabbalistes juifs et arabes. Les recherches de Kircher ne peuvent enfin être séparées de sa vision théologique, puisqu’il était persuadé qu’il existait une continuité de fait entre la révélation adamique et l’enseignement de la Bible, qui passait par une transmission indirecte dont il restait des traces dans plusieurs civilisations antiques (prisca theologia). Dans cette reconstruction, largement répandue à la Renaissance et aux Temps modernes, il était admis que l’Égypte ancienne avait joué un rôle de pivot majeur.