Text
French
ID: <
10.7202/018915ar>
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DOI: <
10.7202/018915ar>
Abstract
Même si elles paraissent, au premier abord, radicalement différentes, les sociétés québécoise et israélienne présentent d’étonnantes similitudes pour ce qui concerne la place de la langue nationale dans la construction identitaire. Il en va de même pour les politiques linguistiques mises en place par les différents gouvernements israéliens et québécois, notamment vis-à-vis des immigrants récents, des minorités culturelles, de l’usage officiel de la langue et de sa défense face à l’anglais. Ces parcours parallèles sont apparus malgré que l’hébreu soit une langue renaissante, de fait l’une des rares au XXe siècle dont la présence se soit affirmée après une éclipse presque totale, et le français québécois une langue en émergence, sur le modèle de plusieurs autres langues minoritaires en Europe occidentale. Ces considérations sociolinguistiques nous ramènent au concept d’État-nation tel qu’apparu au moment de la Révolution française, et qui trouva particulièrement chez les Juifs est-européens des applications tout à fait originales qui débouchèrent, au siècle suivant, sur la montée du mouvement sioniste puis sur la fondation de l’État d’Israël.