Article
French
ID: <
10670/1.09mhn6>
Abstract
L’article s’interroge sur un aspect narratif particulier des Künstlernovellen romantiques sur la musique : sur le plan narratif, la fiction se déploie ainsi souvent sur deux plans — celui du cadre enchâssant qui est le lieu de la transmission du récit dans un environnement mondain et sociable, et celui de l’histoire insérée qui est souvent la scène de la composition ou de la représentation d’une œuvre originale et profondément atypique. L’objectif de l’article est de redonner sens à cette figuration apparemment contre-productive de la création en étudiant la nouvelle d’E. T. A. Hoffmann Le Sanctus. Plutôt que de souligner la vanité tragique de toute production géniale, ce dispositif illustre selon nous le credo esthétique du romantisme, qui consiste à faire de l’art un absolu autonome et indépendant du milieu dans lequel il apparaît, tout en maintenant qu’en raison même de son caractère sublime et apparemment détaché, il possède un pouvoir d’effectivité accru.