La reprise de la scolarité après un traumatisme crânien grave chez l’enfant est souvent difficile, marquée par les échecs scolaires et surtout par une véritable crise existentielle. L’enfant ne se retrouve plus dans le cadre pourtant familier de son école ; sa relation au monde est bouleversée par l’impact des séquelles tant sur son état général que sur ses apprentissages mais aussi dans ses contacts sociaux. Le but de cet article est de rendre compte du vécu de leur scolarité par des jeunes ayant eu un traumatisme crânien durant leur enfance, depuis l’accident et à cinq ans de leur accident. Dans le cadre d’une étude sur les conséquences à long terme d’un accident survenu durant l’enfance, vingt adolescents de 14 à 18 ans ont fait le récit de leur scolarité depuis l’accident. Les conséquences du traumatisme crânien sur la vie scolaire sont vécues silencieusement par ces jeunes. Les séquelles cognitives ne sont pas les seules à être rapportées par les jeunes à long terme. La fatigue et les maux de tête prennent aussi une place importante dans les récits. Enfin l’échec scolaire est source de honte et vient renforcer la difficulté pour les jeunes à faire part de leurs difficultés à leur entourage.