Article
French
ID: <
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Abstract
Au Maghreb subsiste un Islam populaire organisé autour de la baraka, don ou grâce possédé par les « marabouts », personnages qui peuvent, entre autres, accomplir des guérisons et servir de médiateurs entre le monde ici-bas et l’au-delà. À Bir El Haffey, petite ville du centre tunisien où furent menées nos observations, les femmes représentent un maillon non-négligeable de cette pratique d’autant qu’elles ont la particularité de s’être immiscées dans l’espace public, traditionnellement réservé aux hommes. Cette appropriation, perçue comme une conduite marginale et transgressive, fait de ces femmes des victimes du mauvais œil, attaque magique du regard provoquant un trouble de l’identité. L’objectif de cette étude est de démontrer que ce trouble, ancré dans la vie des pratiquantes du maraboutisme, fait non seulement écho aux grandes figures mythiques qui peuplent les monographies de cette aire culturelle mais leur permet également de développer les qualités essentielles de leur vocation tout en légitimant certaines ambiguïtés de leurs personnalités.