La musique andine préhispanique a fait l’objet de nombreuses études, majoritairement musicologiques. Ce travail doctoral propose une analyse différente, avec une approche archéologique du phénomène, afin d’obtenir une contextualisation des pratiques musicales et sonores des Andes centrales préhispaniques. C’est à partir de l’analyse des contextes archéologiques que peut être appréhendé le rôle des artefacts qui y ont été déposés, et par là même des pratiques culturelles auxquelles ils se rattachent. Ce constat s’applique aux pratiques musicales et sonores afin de mettre en lumière, non pas tant leurs formes organologiques et acoustiques, mais leurs aspects sociaux. Les pratiques culturelles n’étant pas figées dans le temps et dans l’espace, elles sont traitées de manière panoramique depuis l’Archaïque moyen (4ᵉmillénaire av. J.-C.) jusqu’à la fin de l’Horizon tardif (1532 ap. J.-C.) pour montrer leurs évolutions. Divers niveaux de contextualisation sont développés, allant du contexte archéologique aux contextes sociaux, cosmologiques et symboliques. Ils permettent de montrer qu’extraites du maillage social dans lequel elles s’inséraient, les pratiques musicales et sonores perdent tout leur sens, puisque celui-ci se fonde sur un jeu continu de correspondances avec d’autres concepts andins préhispaniques. L’étude de cas particulier des pututus constitue une application approfondie et détaillée de notre méthodologie d’analyse et met en avant le rôle primordial du son dans les sociétés des Andes centrales préhispaniques.