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Composantes culturelles et Premières productions céramiques du Bronze ancien dans le sud-est de la France Composantes culturelles et Premières productions céramiques du Bronze ancien dans le sud-est de la France: Résultats du Projet Collectif de Recherche 1999-2009

Abstract

Le projet collectif de recherche " Composantes culturelles des premières productions céramiques du Bronze ancien dans le Sud-Est de la France " tire son origine du renouvellement de la documentation sur le Bronze ancien du Sud-Est rhodanien et des nouvelles approches du Campaniforme, notamment dans le Sud-Est méridional. En 1998, le colloque de Riva del Garda a constitué un temps fort des travaux sur le Campaniforme à l'échelle de l'Europe, dont les retombées et les questionnements ont motivé le projet collectif d'un bilan sur la transition de la fin du Néolithique au Bronze ancien dans un large quart sud-est de la France. Dans ces régions, les questions touchant au devenir des cultures du Campaniforme, et à l'origine de la " civilisation du Rhône " et de l'épicampaniforme à céramique barbelée, ont le plus souvent été traitées sous l'angle de l'évolution des corpus céramiques, de la production métallurgique plus secondairement. Ensuite, certains traits culturels ont été mobilisés localement dans la perspective de comprendre ces héritages entre Néolithique final, Campaniforme et Bronze ancien, tels les fondements symboliques, l'architecture, les différentes formes de l'économie de subsistance, la chronométrie. Mais ces recherches restent ponctuelles et ont montré une hétérochronie des dynamiques évolutives de ces différents champs. Nous avons donc choisi de privilégier le document céramique pour notre analyse, qui est de loin le plus abondant et de répartition géographique suffisamment large, de manière à discriminer les différentes composantes culturelles participant à la mise en place des productions du Bronze ancien dans l'axe rhodanien, des Alpes à l'Auvergne et au littoral méditerranéen, entre les manifestations récentes du Campaniforme et le plein Bronze ancien, soit entre 2400 et 1800 av. J.-C. environ. De l'intitulé, le terme de production doit être pris dans un sens restrictif, aucune étude technologique n'ayant été menée, et celui de céramique concernant essentiellement les contenants. Un découpage thématique a été opéré de manière à isoler plusieurs descripteurs, dont l'analyse et le croisement des différents résultats devaient permettre d'illustrer les structures géographiques et culturelles induites durant les premiers stades du Bronze ancien. Ces thèmes et outils de recherche concernent six champs : un bilan chronométrique fourni par les datations radiocarbones ; un classement morphologique des récipients permettant de discriminer les différentes composantes culturelles intervenant dans la constitution des vaisseliers ; une description fine des décors de technique barbelée et un classement des différentes modalités d'exécution reposant sur la constitution d'un langage descriptif spécifique et d'une base de donnée simple ; une analyse des thématiques décoratives permettant d'identifier les héritages typologiques du Campaniforme au Bronze ancien, et enfin un gros effort d'analyse pétrographique et microscopique qui couvre la variabilité des récipients céramiques. Un autre champ considère la définition et la place de la composante rhodanienne. Après un bref état des questions de départ et un exposé des cadres chronoculturels régionaux, un bilan des dates radiocarbones permet de fixer les limites temporelles du sujet et des deux phases du Bronze ancien prises en compte, BzA1 et BzA2a ancien (fig. 4). La grille d'analyse morphologique et typologique des céramiques repose sur le recours à deux catégories de descripteurs intrinsèques : les valeurs et indices métriques, puis les critères morphologiques. Chacune est matérialisée sous une forme graphique et synthétique. Quarante-sept types céramiques ont été reconnus à partir de l'inventaire de 188 profils et de 146 fragments dont l'état de conservation permettait un classement au niveau du groupe typologique et souvent même du type (fig. 7 à 9). Les décomptes affectés à chaque type, pour chaque site ou microrégion regroupant les plus faibles effectifs, sont figurés par sériation dans un tableau de contingence qui permet de bien individualiser les composantes méridionale et rhodanienne les plus anciennes à chaque extrémité du graphe (fig. 10). Le centre du tableau est occupé par des séries qui se trouvent en position intermédiaire, aussi bien du point de vue géographique, que chronologique (BzA2a ancien). Sept blocs typologiques (A à F) peuvent être isolés sur le tableau de contingence, qui correspond le plus souvent à des productions discriminantes qui se concentrent préférentiellement dans un espace géographique défini. À l'issue d'un exposé de l'état des découpages chronoculturels extrarégionaux, la contribution des différentes aires de ce large cadre de compréhension peut être définie. Dans un bilan chronologique et géographique, nous revenons ensuite sur les ponts typologiques et les héritages chronoculturels. Un premier point concerne les difficultés d'application du concept de civilisation du Rhône et son rejet dans le Sud-Est. Celui-ci paraît soit trop étroit, compte tenu des relations culturelles mises en évidence au plan suprarégional, qui met en jeu un axe Danube-Rhin-Rhône dans les premières phases du Bronze ancien, soit trop large si l'on se réfère aux spécificités des bases économiques ou à la sphère de la circulation très particulière des attributs métalliques du pouvoir. Cette situation illustre bien la multiplicité des composantes qui participent à la mise en place des deux grandes entités, médio-rhodanienne et méridionale, du Bronze ancien (fig. 26 à 29). Les zones d'influences sont situées de la Bavière au moyen Danube et de la Plaine du Pô à l'Italie centro-méridionale et insulaire. Les vecteurs de diffusion sont principalement nord et sud alpins en moyenne vallée du Rhône, sud-alpins et méditerranéens sur les régions littorales. À partir du document céramique, cette dynamique culturelle à large échelle semble l'emporter sur une évolution à partir des substrats locaux en moyenne vallée du Rhône. On peut alors parler d'un Bronze ancien rhodano-oriental. En Provence, la composante campaniforme subsiste un temps, durant le BzA1, illustrée par la survivance au Bronze ancien de nombreux motifs et thèmes décoratifs. La notion d'épicampaniforme paraît conserver une valeur opératoire et l'on peut maintenir le vocable de Bronze ancien épicampaniforme, avec plusieurs vecteurs post ou péricampaniformes d'origines géographiques différentes. Ensuite, au Bronze A2a ancien, un impact septentrional est plus marqué, qui correspond à une transgression culturelle rhodanienne semblant alors elle-même un peu plus détachée des influx orientaux. Il est possible, sur des bases encore fragiles, que le Languedoc oriental participe plus tôt de cette mouvance rhodanienne, qui diffuse par l'Auvergne et les marges méridionales du Massif central dès le BzA1, avec quelques marqueurs orientaux. Des singularités géographiques ont été constatées, comme le rôle de pivot joué par la limite Vaucluse/Drôme/Ardèche dans la diffusion des composantes méridionales, à céramiques barbelées notamment, depuis le Languedoc oriental et la Provence, en direction de la basse Auvergne. Cet axe semble avoir profité, ou dû tenir compte, de la localisation en moyenne vallée du Rhône d'une entité différente, à forte identité également. À l'inverse, mais à une échelle bien plus réduite, la singularité des productions ressort des tentatives de croisement entre les formes supports, les thématiques décoratives et les différentes modalités des variables résumées dans les formules des poteries à ornementations barbelées. Les règles propres à chaque critère descriptif l'emportent sur les rares combinaisons préférentielles, qui restent cependant partielles (fig. 46). Les analyses pétrographiques concernent à la fois l'origine des terres façonnées et la nature des particules qui leurs sont adjointes. L'échantillonnage a porté sur 651 unités, 98 pour compléter le référentiel campaniforme antérieur et 553 pour les céramiques du Bronze ancien. La collecte de la matière première se fait le plus souvent dans un rayon de moins de sept kilomètres et correspond à un prélèvement opportuniste, ce qui vérifie les valeurs obtenues à partir de travaux ethnographiques. La très grande variabilité des groupes pétrographiques identifiés correspond à des productions très fortement, sinon totalement indépendantes, confirmant les observations opérées à l'issue des tentatives peu fructueuses de mise en évidence de combinaisons typologiques récurrentes. L'introduction des particules ajoutées suit des règles variables suivant les régions, allant de la poursuite du recours à la chamotte dans certaines zones (Vaunage, Vaucluse rhodanien) à l'exclusivité des carbonates dans d'autres, au BzA1. Au BzA2a ancien, le retour d'un trait méridional antérieur, néolithique final, s'impose, avec la généralisation des carbonates pilés dans les pâtes (fig. 176 et 178). Une grande liberté d'exécution est donc partagée, correspondant à une structure de production qui ne semble pas dépasser le niveau de la maisonnée. Cependant, les analyses pétrographiques identifient clairement la circulation de certaines poteries ou ensembles de récipients, sur des distances variant d'une dizaine à une soixantaine de kilomètres. Les transferts les plus importants s'opèrent en moyenne vallée du Rhône, de la rive droite à la rive gauche du fleuve et aux marges des Préalpes. Cette mobilité des produits et des personnes ressort également de la dispersion de certaines formes et décors. Elle résulte sans doute de nécessités liées aux activités économiques, les contextes de découverte en grotte ouvrant la possibilité de déplacements d'individus peu nombreux dans le cadre d'activités pastorales. Enfin, la structuration spatio-temporelle et les conditions de mise en place des cultures du début du Bronze ancien peuvent être abordées. Au BzA1, une partition nord-sud entre entités rhodaniennes et méridionales se double, dans le Midi, de l'existence d'une mosaïque de zones différentes, qui semblent encore relever des cultures néolithiques, en Provence centrale, ou prolonger des traits antérieurs, en Vaunage, ou encore, vers le sud-ouest, être réceptrice de l'influence rhodanienne (fig. 190). Au BzA2a ancien, la distinction nord-sud opère toujours, mais à un niveau inférieur de hiérarchie, au sein d'une même entité d'ascendance rhodanienne. Les différents thèmes abordés au cours de nos travaux conduisent in fine à un ajustement de l'intitulé reflétant mieux les apports de cette opération : Composantes culturelles et premières productions céramiques du Bronze ancien dans le Sud-Est de la France. En conclusion, différentes questions sont ouvertes, qu'il s'agisse de la généralisation ou non, au Bronze ancien, d'un stade accompli de l'économie agropastorale, du stade historico-culturel Néolithique, de l'impact qu'a dû avoir le développement de la métallurgie à base cuivre face à certaines nécessités socio-économiques de détachement des contraintes bioclimatiques et contextuelles, ou encore de la compatibilité et d'articulation entre deux situations, d'évolutions sous influx oriental et méridional et de transformations internes des supports économiques du pouvoir, questions qui constituent autant de points de problématiques futures.

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