Le recueil de nouvelles La Femme rompue est paru juste avant les évènements de Mai 68, en janvier de cette année-là. Le récit éponyme avait paru dans le magazine ELLE à l’automne précédent, illustré par la sœur cadette de Simone de Beauvoir, Hélène de Beauvoir. Malgré une mauvaise réception critique, le succès est au rendez-vous. La fortune populaire du recueil ne s’arrête pas là. Dix ans plus tard, en 1978, la réalisatrice Josée Dayan adapte « La Femme rompue » pour la télévision. Simone de Beauvoir participe à l’écriture du scénario, co-signé par Françoise Verny, éditrice et écrivaine. En 2015, l’actrice Josiane Balasko, connue pour ses rôles dans des films grand public, adapte « Monologue » pour le théâtre. Elle présente son spectacle en tournée, gagnant un public d’un milieu différent, qui la connaît peu ou partiellement. Entre-temps, très peu d’articles et de travaux universitaires ont été menés sur le recueil en France. Dans cette intervention, nous aimerions analyser les réceptions médiatiques et critiques des adaptations successives des nouvelles du recueil. Y a-t-il eu des changements dans l’accueil réservé à La Femme rompue ? L’ensemble des récits a-t-il enfin conquis la critique ? Nous étudierons tout d’abord la réception critique et publique du volume lors de sa pré- publication, en 1967, puis lors de sa publication en recueil, en janvier 1968. Nous examinerons ensuite les deux types de réceptions, pour les adaptations télévisuelles et théâtrales, avec ce que cela suppose de différence de genre, de public et d’époque. Nous terminerons en nous interrogeant sur le manque d’intérêt universitaire français pour ce recueil, au regard de son succès auprès d’un public plus élitiste que par le passé.