Article
French
ID: <
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Abstract
`titrebRésumé`/titrebL’un des problèmes auxquels se heurtent les responsables de l’édification nationale dans les nouveaux États consiste à définir l’attitude à adopter face au secteur informel de leur pays et à sa politique, qui se manifeste non seulement dans l’économie informelle des marchés et des transactions occultes, mais aussi dans ses systèmes d’autorité traditionnels, ses réseaux clientélistes, ses conglomérats d’identités ethniques ou locales, et ses activités illicites liées notamment à la corruption ou à des organisations et groupes criminels. Certains de ces aspects datent de la période coloniale ou d’avant l’indépendance ; d’autres, comme la kleptocratie et la criminalisation de l’État, étant quant à eux imputables au nouvel État et à sa classe dirigeante. Ces problèmes se posent pour une large part dans ce que l’on appelle l’« État juridique », concept juridique-rationnel du nouvel État souverain, et reflètent l’incapacité ou le refus, de la part de ses dirigeants, de passer de l’État juridique à l’« État empirique », c’est-à-dire au stade d’une nation caractérisée par une identité et une citoyenneté communes à tous.