Dans cet article nous allons traiter du lien qui se tisse entre la perte traumatique d’une figure parentale durant l’enfance, la difficulté à la métaboliser en mots et la prise de poids. Après l’effraction que cause le trauma dans le système de pare-excitations, une désintrication pulsionnelle se produit. Le sujet se retrouve alors face à une confusion entre la faim et l’envie. En nous appuyant sur le réel clinique, sur le modèle de l’allaitement comme constituant de l’introjection d’un objet sécurisant, ainsi que sur les rites du repas funéraire, qui vise le partage entre frères de la culpabilité, nous constatons que l’incorporation constitue un mécanisme d’identification mélancolique qui tente d’enterrer tout en dévorant l’objet perdu.