Cette publication est extraite d’un projet de recherche action qui s’est déroulé entre 2009 et 2011, jouissant d’un financement tripartite provenant de la Région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), du Plan Urbanisme Construction Architecture du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (PUCA) et de la Caisse des Dépôts et Consignations. Le projet « R+0 ! Développement durable et conception des espaces publics des centres modernes des villes méditerranéennes » s’insère dans le cadre de l’Institut du Bâtiment Méditerranéen (IBMed) ; il a été piloté par l’UMR Citeres 7163 CNRS et l’Université de Tours et a associé des chercheurs, des professionnels de l’architecture et de l’aménagement provenant de plusieurs pays, ainsi que quelques élèves du Département d’Aménagement de l’Ecole Polytechnique de l’Université de Tours. La problématique générale du projet vise à comprendre les interactions émergeant entre les questions du développement durable et la valorisation du patrimoine à l’occasion de transformations territoriales effectives.La publication « R+0 ! Développement durable et valorisation de l’héritage patrimonial dans la conception des espaces publics » aborde ces deux thématiques qui ont tendance à polariser autour de chacune et de manière exclusive aussi bien la réflexion que l’action. Trop souvent, les analyses identifient l’interaction avec d’autres thématiques à la périphérie extrême de leur propre champ d’investigation. Ainsi, dans la pratique quotidienne, les thématiques patrimoniales utilisent des références qui renvoient aux champs culturels de l’identité et de l’histoire, et abordent « périphériquement » les questions liées à la conservation et à l’adaptation de l’existant. De même, la valorisation de lieux offrant un habitat durable vise très, voire trop souvent, la réalisation de nouvelles bâtisses – actives ou passives – ou d’éco-quartiers. Dans les deux cas, le principe directeur est celui de réalisations nouvelles qui promeuvent des solutions techniques, sans trop aborder les questions des quartiers et des villes déjà existantes et celle de leur « mise en durabilité ».Nous avons donc pris le parti de viser des projets réels pour réduire au minimum cette tendance à traiter les notions indépendamment les unes des autres pour observer comment, dans l’action, les pratiques patrimoniales et durables interagissent effectivement. Dans cette approche, « R+0 » désigne l’intérêt explicite pour l’analyse des actions publiques dans la ville. Nous voulons faire clairement référence à un espace urbain, donc caractérisé en priorité par un environnement bâti. le terme « R+0 » spécifie le plan moyen et commun de la chaussée, tout en faisant immédiatement référence à la présence des multiples R+n qui l’entourent, et qu’il entoure.Toute démarche architecturale et techniciste est ici mise à l’écart, même si ce type d’approche est fondamental et fascinant. Cependant, dans le cadre de ce projet, les procédés techniques et architecturaux ne seront que des entités indexées dans l’espace R+0.La réflexion vise à évaluer les activités et les notions principales engagées dans la transformation des espaces publics pour établir celles qui sont, finalement, les plus importantes pour mettre en place une conception efficace et crédible dans une perspective de durabilité mais aussi de valorisation de l’héritage patrimonial pour les villes des pays de la Méditerranée occidentale. La réalisation de ce référentiel vise à analyser et à aider à concevoir l’adaptation et la transformation du niveau R+0 à forte valeur patrimoniale des villes historiques.Finalement, alors que les enjeux patrimoniaux et ceux de la production d’habitat durable tendent à diverger, on remarque un besoin incontournable de les intégrer dans un système d’analyse et de réflexion commun pour aborder, avec l’espoir d’un succès, la question des transformations des cadres urbains contemporains qui contiennent souvent déjà en leur sein des éléments patrimoniaux.Le projet vise donc à contribuer à la connaissance des pratiques de transformation de la ville contemporaine et à aider la conceptualisation des processus d’adaptation et d’adéquation du cadre urbain et du cadre bâti à de nouveaux paramètres et de nouvelles contraintes. Le contexte urbain dans lequel s’inscrit la recherche et qui influe sur les transformations sera pris en considération. Ainsi nous présenterons les résultats de la recherche sous la forme d’un outil d’analyse des projets qui permet d’évaluer conjointement les contraintes et les pratiques environnementales, mais aussi les évolutions des modes de vie, le rôle et la place des citadins et les institutions dans la fabrique de la ville et l’organisation des systèmes d’actions.Le questionnement de base pourrait se résumer comme suit : « considérant la centralité de l’espace R+0, son rôle charnière dans l’organisation d’une ville, comment en assurer la conception dans une perspective de développement durable, admettant qu’il s’agit d’articuler les différents composants de ce niveau de la ville et ménager son héritage patrimonial ? »Cette publication vise donc à :•analyser l’évolution du positionnement des acteurs publics en matière de réhabilitation et de développement durable,•rendre intelligible les systèmes d’action, c'est-à-dire les relations qui associent les acteurs en charge de transformer l’urbain, •permettre la compréhension du fonctionnement des éléments principaux du développement durable et de la valorisation du patrimoine en relation avec ce type d’espace et les engager dans la conception des projets, •préfigurer des recommandations pour l’action dans les cadres spécifiques des quartiers consolidés,•construire progressivement une base de données de « pratiques exemplaires ».