Abstract
Dans le cadre d'une évaluation formelle du langage, l'épreuve de dénomination orale d'images a pour but de mettre en évidence les troubles de la production lexicale. L'analyse qualitative des comportements dénominatifs informe le clinicien sur les stratégies mises en place par un patient désireux de communiquer. La richesse sémantique résiduelle peut-elle s'évaluer au travers des comportements dénominatifs ? Pour répondre à cette question, 12 sujets contrôles et 5 patients présentant une maladie d'Alzheimer ou une aphasie primaire progressive sont soumis aux épreuves de la BETL. L'étude de leur production orale s'effectue à travers une grille analytique des stratégies dénominatives. Dans un premier temps, l'analyse des compétences sémantiques résiduelles dans différentes modalités permet de déterminer le statut sémantique de ces patients. Ensuite, la richesse lexico-sémantique résiduelle est envisagée grâce à une analyse sémique des stratégies compensatoires. Les résultats montrent que cliniquement, les sujets présentant une atteinte du système sémantique s'appuient sur des éléments descriptifs ou autobiographiques, tandis que les sujets présentant un trouble d'accès au lexique phonologique de sortie formulent significativement plus de traits sémantiques pertinents. Les comportements dénominatifs se révèlent donc essentiels à analyser dans les épreuves langagières, afin de proposer une prise en charge plus spécifique des aspects lexico-sémantiques du langage.