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Thesis

French

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10670/1.77mcfl

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Le sens et l'origine : contribution à une étude de la lexicographie du et avec du français, 1482-1606.

Abstract

Cette étude porte sur les dictionnaires du et avec du français au XVIe siècle, dont le corpus est notamment appréhendé sous l’angle du rapport entre les langues, anciennes et modernes. Nous avons retenu comme critère de sélection les ouvrages lexicographiques dont le français est la langue d’entrée ou de sortie, seule ou associée à d’autres langues cibles. Nous avons exclu les ouvrages dont le propos n’est pas métalinguistique, en sélectionnant ceux dont le titre, quelle qu’en soit la métalangue, se rapporte à un recensement de mots. Afin de délimiter notre étude dans le temps, nous avons recherché le premier dictionnaire incunable qui contienne du français. Notre choix s’est porté sur l’une des éditions consultables du Catholicon abrégé de Balbi : [Anonyme], [f. 2 v°] A La première lettre de a.b.c.n // A preposition du (A la fin:) Vocabularius brevidicus, gallice exponens // dictiones rerum multarum finit feliciter, s.l., s.e., circa 1482-1484. Le terminus ad quem est le Thesor de la langue françoyse de Jean Nicot, paru à Paris chez David Douceur en 1606 : il appartient à la lignée des productions bilingues d’Estienne et fait date dans l’histoire de la lexicographie du français, pour son développement de gloses en français. L’empan circonscrit est donc le suivant : 1482-1606. L’examen préalable du contexte linguistique, à travers ce massif de productions lexicales plurilingues, forme le point de départ de notre réflexion. Notre but premier est d’en mettre à jour les composantes et spécificités. En cherchant à définir leurs conceptions, leurs contenus et leurs usages, nous avons souhaité éclairer les pratiques lexicographiques de tout un siècle profondément polyglotte : c’est l’objet de notre première partie. Le premier chapitre porte sur un genre en construction. Il analyse la genèse et le matériau des dictionnaires, outils de l’enseignement. Le second chapitre examine les rapports entre les langues et la polyphonie des dictionnaires.La seconde partie de notre thèse passe du général au particulier avec le De Origine usu et ratione vulgarium vocum linguæ gallicæ italicæ et hispanicæ de Jacques Bourgoing, paru en 1583. Cet ouvrage se conçoit comme un dictionnaire étymologique du français, mais aussi de l’italien et de l’espagnol, rédigé en latin et jamais traduit avant nous. Il comporte cent une entrées françaises, débutant toutes par la lettre « a ». Outre le latin et le français, on y trouve du grec, de l’hébreu, de l’italien et de l’espagnol, pour expliquer l’origine de différents mots et expressions vernaculaires : Bourgoing établit des équivalences entre les trois langues romanes et certains de leurs composés ou dérivés, sans exclure les régionalismes. Il agrémente sa réflexion de nombreuses citations littéraires, anciennes pour la plupart. Consacrée à cet ouvrage, notre seconde partie comporte trois mouvements : le premier propose une présentation de l’auteur (juriste, linguiste et pédagogue polyglotte) et de son œuvre (genèse, sources, réception et postérité). Le deuxième est consacré à la traduction du De origine ; nous la présentons comme un essai, tant le latin de Bourgoing est ardu, au service d’un art de l’énigme et du jeu. Le troisième consiste en une discussion autour du De origine : nous questionnons le principe d’adéquation entre les mots et les choses que Bourgoing met en œuvre, sa conception de la généalogie et de la hiérarchie de la triade antique, sa perception des langues-sœurs vernaculaires, en tant que corruptions positives du latin, mais aussi ses créations linguistiques et son inventivité ludique. Si le De origine ne se situe pas dans un genre, il appartient à un réseau intertextuel d’ouvrages qui promeuvent collectivement les langues. Il correspond pleinement au mouvement créateur de son siècle : la lexicographie n’interdit pas la recréation, pas plus que la récréation. Elle prouve que les dictionnaires représentent une totalité toujours ouverte.

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