Article
French
ID: <
10670/1.7mr6uc>
Abstract
`titrebRésumé`/titrebL’implantation d’un programme européen de développement rural dans le Cauca colombien génère un ensemble de conflits et de résistances de membres de la « communauté autochtone » de la région. La coordination mixte du programme entre experts internationaux, nationaux et autochtones et la création d’une nouvelle ONG locale imposées par la Délégation de la Commission européenne en Colombie, promotrice des principes de la « bonne gouvernance », a pour effet de bouleverser les relations de pouvoir établies et de faire perdre à une ONG locale, légitime pour les « autorités traditionnelles », le contrôle du programme. Les enjeux locaux, nationaux et internationaux de l’implantation du programme sont particulièrement explicites dans le cas des Écoles de justice en raison de leur position privilégiée dans le processus d’élaboration de la législation d’articulation entre juridiction nationale et autochtone. Les luttes pour leur contrôle permettent de saisir que l’opposition au modèle de la « bonne gouvernance », si elles prennent les formes d’une résistance culturelle, recouvrent également des stratégies de pouvoir pour le monopole de la gestion locale du programme de développement.