La thèse porte sur les procédés de changement de cadre d’interprétation envisagés en tant qu’outils d’analyse sociologique et de formation. Les travaux sont fondés sur les théories éthnométhodologiques de l’action sociale et de la construction du sens commun ; les théories de l’intervention socianalytique ; et la théorie des types logiques (théorie des sciences de l’information et de la communication, issue de la logique mathématique). Ces disciplines visent à produire des connaissances sur le savoir de « sens commun », savoir tacite (non formulable) qui ne peut émerger qu’au moyen de dispositifs capables de perturber les cadres usuels d’interprétation.La thèse soutenue par le chercheur est que : 1) l’exercice du « retournement de sens » et la démarche de « distanciation réflexive » qu’il impose sont d’une grande pertinence pédagogique pour former des chercheurs et des praticiens, aptes à la mise en œuvre de démarches collaboratives, et pour former les acteurs sociaux à l’exercice de leur pouvoir de réflexion et d’action ; 2) dans des contextes sociaux complexes, comme ceux de certains quartiers des « banlieues », des dispositifs de formation-action-recherche incluant cette diversité d’acteurs, sont pertinents pour développer une « sociologie de l’intérieur » susceptible de déconstruire les cadres d’interprétation qui orientent l’appréhension des réalités sociales, et de promouvoir « l’auto-construction » d’une socialisation locale.L’auteur a élaboré un Modèle de « retournement de sens », visant à « problématiser » le sens tacite du langage courant. Le sujet est traité au travers de l’analyse du parcours de recherche et d’expérimentation réalisé par la chercheuse.