Article
French
ID: <
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Abstract
Un exemple de vandalisme municipal sous la monarchie de Juillet La destruction de l’ancien Hôtel-Dieu d’Orléans, qui s’élevait aux abords de la cathédrale Sainte Croix, s’impose comme l’une des plus éclatantes démonstrations du vandalisme sous la monarchie de Juillet. Décidée par le conseil municipal, encouragée par le Conseil général du Loiret, elle avait été souhaitée dès la fin du règne de Louis XV, pour des raisons cumulées d’hygiène publique et d’aménagement urbain. Ce projet heurta de front la jeune Commission des monuments historiques, instituée en 1837 pour coordonner une politique nationale de protection monumentale. Elle convainquit son ministre de tutelle de l’interdire dans un premier temps, puis d’en limiter la portée. L’affaire s’envenima progressivement jusqu’au conflit ouvert entre élus locaux, prêts à la démission collective, et le pouvoir d’Etat, qui préféra céder, de guerre lasse et par souci de conciliation. Tout fut rasé, jusqu’à la belle salle Saint-Lazare élevée dans la seconde décennie du XVIe siècle. L’événement, stigmatisé par les pionniers de la défense du patrimoine que furent Mérimée et Montalembert, illustre le difficile cheminement dans l’opinion de l’idée de protection monumentale.