Article
French
ID: <
10670/1.996zhr>
Abstract
`titrebRésumé`/titrebEn Éducation physique sportive (EPS), les arts du cirque sont pensés par les enseignants comme étant à même de favoriser la mixité dans les apprentissages artistiques. Les pratiques circassiennes permettraient d’associer la performance et la virtuosité, qui seraient plutôt du goût des garçons, à l’expressivité et la quête esthétique qui seraient plutôt du goût des filles. Au sein de l’ensemble des exercices physiques à visée artistique, cette image de « mixité » que revêt le cirque, séduit nombre professeurs. Ceux-ci souhaitent trouver, en effet, une alternative à la danse, principale activité expressive en EPS, dont la connotation féminine constitue un obstacle à l’engagement des garçons dans les apprentissages. Ainsi la « mixité » du cirque s’érige-t-elle en contrepoint de la « féminité » de la danse.Il s’agit alors d’analyser la manière dont « féminin » et « masculin » sont élaborés et organisés dans des contextes d’apprentissages circassiens spécifiques. Partant d’une conception du genre selon laquelle celui-ci peut varier en fonction des contextes institutionnels et les groupes sociaux auxquels on a affaire, les analyses s’attachent à détecter des variations significatives des représentations du féminin et du masculin et des modalités de sexuation des pratiques en fonction des objectifs éducatifs que se donnent les enseignants d’EPS qui enseignent les arts de la piste. De manière centrale, l’article montre que dans les cours qui visent la création d’un spectacle, les codifications « genrées » des arts de la scène, particulièrement visibles dans la convocation de l’expressivité théâtrale, conduisent à un mode d’élaboration du genre sensiblement différent de celui observé dans les enseignements chevillés à la culture sportive.