Thesis
French
ID: <
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Abstract
Cette étude a pour objectif d’éclairer le sens de la souveraineté et de la littérature chez Georges Bataille, en envisageant ses textes autour du verbe français « trahir ». En effet, le verbe entend à la fois « se détourner de ce à quoi l’on était fidèle » et « dévoiler ce qu’on voulait cacher ». L’étude de la signification ambivalente du mot trahir semble pouvoir offrir une nouvelle perspective à la lecture des textes de Bataille, aussi cette étude va-t-elle aborder ses textes en tenant compte de son usage des mots « trahir » et « trahison ». Il faut d’abord voir comment Bataille définit la souveraineté et la « morale du sommet » aussi appelée « hypermorale » par lui-même. La notion de souveraineté se lie à la question de la vérité que Bataille recherche sans cesse. Car elle se rapproche de sa définition de l’humanité : d’une part, l’homme du travail et de la connaissance ; de l’autre part, l’homme du jeu et de l’art. Ainsi défini, l’homme a besoin de littérature comme l’espace-temps où il peut réaliser la souveraineté. L’idée de transgression et la représentation de la mise à nu dans ses textes montrent la raison pour laquelle la littérature joue un rôle essentiel dans la vie de l’écrivain. D’ailleurs, Bataille présente un exemple de communication littéraire faite par lui-même. Il s’agit de la lecture bataillienne de Nietzsche. La dernière partie de cette étude traite du projet de Divinus Deus qui devait inclure quatre textes de fiction — Madame Edwarda, Ma mère, Charlotte d’Ingerville, et Sainte — et un essai théorique — « Paradoxe sur l’érotisme ». Non seulement en prenant le pseudonyme de Pierre Angélique mais aussi en inventant la vie entière d’un homme débauché, Bataille lui-même se trahit comme un écrivain souverain