Article
French
ID: <
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Abstract
L’histoire des archives LGBTIQ+, créées par le sexologue allemand Magnus Hirschfeld durant l’entre-deux-guerres, témoigne d’une importante recherche visuelle des sexualités modernes. L’étude de l’Atlas scientifique et visuel des sexualités (1926-1930) permet d’envisager les corps et les apparences des subjectivités marginalisées, à travers l’analyse des processus de visualisation de l’anormalité médicale et de visibilité des sociabilités homo et trans. La création de l’Institut de sexologie à Berlin, en 1919, lieu de collecte et d’archivage de cette archéologie queer des identités non-normatives, s’appuie en outre sur une conception moniste de la science et du visuel, que Hirschfeld partage avec l’historien de l’art Aby Warburg. L’art y occupe un rôle central dans la construction des trans-archives, conçu comme expression des subjectivités en voie d’émancipation sexuelle et comme lieu de savoir performatif des identités de genre.