Article
French
ID: <
10670/1.9v00p3>
Abstract
À la fin du XVIIIe siècle, au gré des révoltes et révolutions, apparaissent de nouvelles formes de l’action politique : les attentats. Souvent perpétrés à l’aide d’armes plus destructrices, ces actes sont également au moins autant destinés à émouvoir l’opinion populaire qu’à salir, blesser ou éliminer des emblèmes politiques, que ceux-ci soient des objets ou des personnes. De la prise de la Bastille (14 juillet 1789) à l’attentat de la rue Saint-Nicaise (24 décembre 1800), en passant par l’explosion du château de Quincey (19 juillet 1789), l’assassinat de Marat (13 juillet 1793), les arrachages des arbres de la liberté, l’iconoclasme de l’an II et les têtes plantées au bout des piques, la transition démocratique qui touche la France entre 1789 à 1800 se caractérise par l’émergence de nouvelles manières d’exercer la violence, à la fois plus dévastatrices et plus symboliques qu’auparavant, et qui, pratiquées par les minorités comme par le pouvoir politique, lègueront au XIXe siècle un répertoire de pratiques contribuant à la naissance du terrorisme contemporain.