Abstract
Au Classique terminal (800-950/1000 apr. J.C.), les Basses Terres mayas connurent une période de crise marquée par une série d’événements dramatiques et d'épisodes guerriers combinée à des cycles de sécheress entraînant de profondes transformations, dont la chute des dynasties royales. Très diversifiées et localisées, les modalités d'adaptation politique et économique des entités restent encore mal comprises. La présente recherche porte sur le site de Naachtun (Guatemala), un cas d'étude particulièrement intéressant car la période y est caractérisée par un fort déclin démographique, de faibles investissements constructifs et l'exercice de nouvelles formes de pouvoir après la disparition de la royauté (750-800). Paradoxalement, l'occupation post-dynastique y paraît plus dynamique que d'autres centres de la région et certains groupes sociaux de la cité montrent une relative prospérité économique. La recherche vise à caractériser cette prospérité ainsi que les relations entre les entités occupant les grands complexes résidentiels de l'épicentre, grâce à l'analyse des séquences constructives et à la création d'indices quantifiés portant sur les assemblages mobiliers associés. Ce faisant, la recherche détermine également les stratégies que ces groupes élitaires mirent en œuvre pour s'adapter au contexte bouleversé de l'aire maya. Une attention particulière est portée aux activités impliquant des échanges à longue distance, dont les réseaux étaient en pleine mutation.