Actuellement, dans les pays dits du Nord, le système alimentaire agro-industriel prédomine. En réaction aux externalités négatives qu’il génère, un système alimentaire de proximité se développe. Dans un territoire insulaire marqué par des spécificités agropédoclimatiques, des variations importantes de sa population allant de pair avec un secteur touristique fort, un coût du transport important menaçant d’être renforcé par la réforme territoriale, se pose la question de l’autonomie alimentaire. L’objectif de cette étude est donc d’évaluer le potentiel de relocalisation du système alimentaire de Belle-Île-en-Mer. L’hypothèse est la suivante : l’agriculture belliloise n’est pas adaptée à la demande insulaire. La méthodologie suivie a visé à caractériser quantitativement et qualitativement l’offre et la demande alimentaires locales. Les résultats ont mis en évidence un manque d’adéquation entre l’offre et la demande alimentaire à Belle-Île-en-Mer actuellement. Certains produits bellilois ne se trouvent pas en quantité suffisante localement ; ils ne sont pas ou peu produits, transformés et/ou commercialisés sur l’île.Plusieurs pistes peuvent être envisagées afin d’aller vers une relocalisation du système alimentaire bellilois : développer une offre en quantité pour certaines productions, créer une filière laitière ilienne, mieux gérer les décalages saisonniers entre offre et demande alimentaires, adapter les formes de l’offre alimentaire ilienne à la demande et fournir la restauration collective locale.