Thesis
French
ID: <
10670/1.amu2ws>
Abstract
Le présent mémoire a pour but d’examiner les romans Le Monarque des ombres (2017) de Javier Cercas et The Lost (2006) de Daniel Mendelsohn afin de voir comment leurs auteurs y produisent du savoir sur l’histoire, sur la mémoire familiale et sur la mémoire collective. Les deux auteurs écrivent sur leurs grands-oncles : le grand-oncle de Cercas est mort en Espagne, du côté franquiste, pendant la guerre civile (1936-1939). Celui de Mendelsohn est assassiné, avec sa femme et ses quatre filles, en Pologne en 1942 au cours de la Shoah par balles. Dans leurs textes, Cercas et Mendelsohn restituent les étapes des recherches qu’ils ont menées pour retrouver des informations sur les circonstances de la vie et de la mort de leurs grands-oncles. Afin de réfléchir à la nature du geste littéraire qu’ils proposent à l’égard de l’histoire et de la mémoire familiale et collective, nous effectuons dans un premier temps un état des lieux des différents débats académiques récents sur les rapports histoire-littérature. Nous poursuivons ensuite en analysant les procédés métatextuels et autoréflexifs déployés par les deux auteurs dans leurs textes, de manière à voir comment ces procédés reflètent les enjeux éthiques, méthodologiques et épistémologiques de leur démarche et la complexité du savoir qu’ils produisent. Finalement, nous étudions l’usage fait par Cercas et Mendelsohn des archives dans leurs textes. Ce faisant, nous pouvons voir comment les archives photographiques, notamment, sont médiatrices du rapport identitaire et mémoriel qu’entretiennent les deux auteurs avec leurs grands-oncles.