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French

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"Un enfant des ris adopté par les grâces" L'esthétique du rire badin (XVII e -XVIII e siècles)

Abstract

Le succès littéraire de l'esthétique du rire badin entre classicisme et Lumières (des années 1670 aux années 1750 environ) procède d’une riche ambiguïté dont on peut repérer trois aspects essentiels : le premier paradoxe est qu’au XVIIe siècle, le badinage est devenu un code de la bonne compagnie et que sa fortune renvoie donc à l’institution d’un rituel mondain de la conversation. Or, il a aussi été, plus secrètement, l’agent d’une affirmation indirecte du sujet écrivant, le moyen d’exprimer une singularité de l’auteur et la signature de son pouvoir d’invention. En second lieu, le succès de l’esthétique du badinage vient de ce qu’il est le produit d’une application au rire des impératifs classiques de la bienséance. Mais son fonctionnement implique aussi, paradoxalement, une remise en cause plus ou moins radicale de certaines exigences qu’on sait être au cœur de la doctrine classique (la subordination des détails à l’unité d’ensemble, la règle de l’uniformité de style, le principe de convenance entre le sujet et le style, le tabou du mélange des genres…). Le rire badin s’est imposé enfin comme le ton de la bonne compagnie en tant que forme contrôlée et policée du rire. Mais c’est précisément cette soumission aux conventions et aux normes sociales qui l’a rendu apte à déjouer toute sorte de censures. Telle est la triple ambivalence du comique de badinage à l’âge classique que l’on voudrait explorer ici.

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