Dans cette analyse sociologique, la croyance est envisagée comme un « croire en acte » et pas seulement comme l’assentiment à une proposition tenue pour vraie. L’article montre d’abord la pertinence du cadre pragmatiste pour traiter du croire (Dewey, Bernstein). Puis l’acte de croire et son rapport à l’incertitude sont successivement abordés selon trois modalités idéal-typiques : le croire comme aspiration (Simmel), le croire comme discipline de soi (Mahmood, Foucault) et le croire comme expérience d’être ensemble (Hervieu-Léger), modalités qui, dans la réalité, peuvent alterner ou se combiner chez une même personne. Les éléments empiriques relèvent de pratiques religieuses catholiques, évangéliques ou musulmanes. Les effets de l’intensification du croire sur le rapport à l’incertitude sont aussi discutés.