Cette thèse traite des processus psychiques en jeu lors de l’éveil de coma, nommés par l’auteur travail de l'éveil.Elle s’appuie sur une expérience de travail clinique auprès de patients, pendant la période de coma et lors de leur éveil, sur la durée de leur hospitalisation en réanimation adulte.Elle propose de penser le coma et l'éveil comme processus, et non comme état, engendrant des mouvements psychiques et corporels, nécessitant un accompagnement constant et ne pouvant être pensés hors des lieux dans lesquels ils se déroulent. En découle une construction théorico-clinique d’une méthodologie du positionnement du psychologue clinicien chercheur dans une unité de soin somatique très médicalisée.Dans ce travail, il est question de la reprise des processus de symbolisation lors de l'éveil du patient dans un processus d'échoïsation au fonctionnement du service.Le modèle ainsi dégagé souligne la nécessité de penser l'éveil de coma sous l'angle de la subjectivité et de l'intersubjectivité, au travers de la rencontre et du tressage des éléments somatiques, psychiques et énergétiques, sur la scène d’un service de réanimation, et ouvre sur trois voies : l’éveil, l’état végétatif chronique et ses différentes déclinaisons, ou la mort.Le coma est ici considéré comme faisant partie du parcours du patient, de son histoire de vie, et non comme une rupture de la continuité.Le modèle proposé attire particulièrement l’attention sur la question des stimuli, de l’historicisation, du délire, du fond hallucinatoire du psychisme et du rapport à l’autre dans sa dimension de sujet comme vecteurs de l’éveil dans une double composante : éveil vers la vie ou éveil vers la mort.