Book
French
ID: <
10670/1.bwq6dv>
Abstract
Sous la direction de Béatrice Rodriguez et Caroline Zekri ; préface de Jean Bessière. Contributions issues du colloque "Discours sur le mineur" qui s'est tenu aux Université Paris-Est Créteil / Université Paris-Est Marne-la-Vallée du 4 au 6 novembre 2010. G. Lista remarque que : " la langue italienne est probablement la seule au monde à accorder une signification positive à l'adjectif " pauvre " en le situant au-delà de l'économie, dans les domaines de la spiritualité, de la philosophie et de l'esthétique " . En particulier avec le surnom attribué à François d'Assise " il poverello ", le petit pauvre, porteur d'une connotation clairement affectueuse rendue par l'emploi du suffixe " ello ". Le critique d'art M. Sonnabend fut le premier à qualifier l'Arte Povera d'art franciscain. Le lien avec l'éthique franciscaine, en référence à François d'Assise, est patent : la pauvreté se présente comme réponse à la fausse richesse du monde contemporain ; pauvreté volontaire et non subie, selon les enseignements des prêches de François. Le choix d'épouser " Dame Pauvreté " est une réaction, le refus d'un modèle qu'il condamne, après y avoir adhéré, à la suite d'une série d'épreuves (emprisonnement et maladie) qui le mèneront sur la voie de la conversion. Cette aspiration, dépourvue de toute référence religieuse explicite, est largement reprise par les artistes povéristes : résister par le bas, par des actions minimes, sur un mode mineur. Ils insistent, à leur tour, sur le caractère réactif de leur démarche : il s'agit aussi pour eux de refuser un type de société qu'ils jugent néfaste et critiquable.