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French

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10670/1.c1sila

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Élites et conflits urbains dans les villes allemandes de la fin du Moyen Âge

Abstract

De très nombreux conflits, plus ou moins violents, ont secoué les villes allemandes aux XIVe et XVe siècles. Longtemps interprétés comme le signe d'une protestation générale des métiers contre l'oligarchie des gouvernements citadins, ces troubles révèlent cependant que de fortes tensions existaient au sein même des élites dirigeantes. En même temps, le bilan de ces secousses montre que très rares furent finalement les cités à changer de type de gouvernement et à chasser les élites en place depuis le début du XIVe siècle : il n'y eut là ni évolution vers la tyrannie " à l'italienne " (sortie de crise par le haut) ni démocratie des métiers (sortie de crise par le bas). Ce qui était en jeu tenait, semble-t-il, à la manière dont le petit nombre des dirigeants était ou non en mesure d'assurer les bases du consensus sur lequel reposait cette communauté du droit et du serment qu'était la ville médiévale (comprise elle aussi comme une figure de l'ecclesia et de l'amicitia) : la paix à l'extérieur et l'entente à l'intérieur, piliers d'un Bien Commun dont la gestion par une minorité ne fut à aucun moment remise en question. L'analyse du règlement de ces conflits qui secouèrent à quelque 250 reprises plus d'une centaine de villes entre 1300 et 1500 montre d'une part que le conflit était dans la nature même d'une pratique du pouvoir par un cercle étroit. Elle montre d'autre part que le retour à la paix est demeuré une affaire d'élites déjà habituées à gouverner et à manier le langage rituel et symbolique de la réconciliation, soit au sein de la cité, soit par une intervention solidaire des Conseils voisins dans les affaires de la ville, soit enfin par une intervention calculée du pouvoir royal qui cependant n'a jamais touché à la fiction d'un règlement " local " et autonome du conflit par la ville même. Ce ne sont pas seulement les sources administratives qui le démontrent mais aussi les sources narratives (chroniques urbaines pour l'essentiel) qui témoignent, par la réécriture des événements, non seulement d'une conscience identitaire et historiquement fondée des gouvernants de la cité mais aussi d'une pensée politique qui inclut la mémoire des conflits dans une représentation d'un Bon Gouvernement identifié aux élites en place, mémoire qui crée de la sorte une véritable culture des conflits.

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