Thesis
French
ID: <
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Abstract
« Entre mon marxisme et mon décadentisme, il manquait la médiation d’un troisième terme qui est justement le christianisme ». Ainsi s’exprime Pasolini en 1964. Cette thèse propose de réexaminer La ricotta à partir d’une notion théologique : la réserve eschatologique élaborée par Jean-Baptiste Metz en dialogue avec les théologiens de la libération. A cette lumière, l’examen du procès de La ricotta et de son conflit central autour du rire, du sacré et du blasphème, offre la possibilité d’appréhender à nouveaux frais la portée politique des choix esthétiques de Pasolini puis de restaurer la trame historique sur laquelle se détache son œuvre. La ricotta répondait à une commande de film sur la fin du monde. L’approche par l’eschatologie éclaire la réponse pasolinienne : son récit de Passion lui permet de se positionner comme marxiste athée, à l’intérieur d’une culture chrétienne assumée et revivifiée. Enfin, la réserve eschatologique qui travaille l’esthétique du peuple dans La ricotta, notamment dans letraitement des voix, ouvre le pastiche pasolinien au temps des figurants.