Abstract
Au début du XXe siècle, divers compositeurs ont utilisé une technique mélodique en rupture ostentatoire avec le chromatisme wagnérien. Partant pourtant de ce dernier, cette manière consistait à changer d'octave l'une des notes d'un motif chromatique, engendrant un écart brusque, expressionniste (même si pas toujours viennois), moderne de façon économe. Or, si Prokofiev montrait là sa plus vive modernité au sein d'un néoclassicisme dominant, Varèse, depuis le bord esthétique « opposé », s'ancrait ainsi dans les derniers reliquats possibles, à ses yeux, du solfège organisé en demi-tons. Bartók, volontiers synthétiseur de ces deux collègues (avec d'autres encore) ne dédaignait pas non plus l'ingénieux procédé. Là encore, on voit que la technè fédère souvent quand l'esthétique divise (pour régner ?).