Article
French
ID: <
10670/1.d8iysc>
Abstract
`titrebRésumé`/titrebCet article rend compte d’une recherche qualitative, menée au sein de cinq unités pénitentiaires à Rio de Janeiro, visant à appréhender les représentations des risques et les pratiques de soins en milieu carcéral. La question du VIH et de la tuberculose (particulièrement dense dans l’État de Rio) a permis de mettre en lumière, au plan des représentations, la persistance d’une certaine distance, et ses modalités entre les différents acteurs – détenus, soignants, surveillants – distance au service du maintien des identités et du respect des normes catégorielles. Si la crainte de contracter une maladie renvoie bien à la réalité de la situation sanitaire dans les prisons comme aux conditions de détention et de travail, elle révèle aussi la fragilisation identitaire associée à la dilution des distinctions moi/non-moi, sujet/objet, par la puissance symbolique des sens figurés de la souillure qui menace les frontière du corps propre, corps physique et corps social. Si l’on postule une homologie entre l’organisation des rapports sociaux et celle des croyances et représentations, l’importance de la problématique de la contagion en prison se déploierait sur un fond d’altération, voire de dilution de l’ordre symbolique, entendu comme ce qui met en lien et en loi.