Article
French
ID: <
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Abstract
En Afrique du Sud, le sida, arrivé sur les talons de la démocratie, représente un défi politique pour le nouveau régime. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'une crise majeure de santé publique, dont le pouvoir n'a pas su saisir à temps l'importance et qu'il a jusqu'ici assez mal gérée. Mais aussi parce que, de par ses caractéristiques propres, le sida suscite spontanément dans la population des soupçons de sorcellerie. L'interprétation du malheur en termes de sorcellerie consiste à en attribuer l'origine à la malveillance d'autrui. Il s'ensuit un cycle de méfiances et d'accusations qui mine les relations familiales et de voisinage et empêche toute construction de réseaux de confiance dans les collectivités. En outre, la tendance à tout interpréter, y compris les politiques publiques, en termes de menées secrètes, détruit la confiance en la légitimité des institutions.