Les « nouvelles formes d’organisation du travail » (NFOT) sont au cœur de transformations organisationnelles majeures. Elles sont, la plupart du temps, mises en œuvre au nom d’un impératif d’innovation menant à une collaboration, une performance et une flexibilité accrues et poussant certains à évoquer un « nouveau monde du travail ». Dans cet article, nous proposons de clarifier cette notion aux réalités multiples, telles celles que le kaléidoscope laisse entrevoir, en la caractérisant au regard des pratiques d’organisation du travail et de GRH qu’elle recouvre. Si les pratiques sont hétéroclites, nous montrons aussi que les motivations poussant les responsables d’entreprise à les mettre en œuvre le sont tout autant. Au terme d’une recension de plus d’une centaine d’études de cas qualitatives, nous présentons une synthèse de ces motivations et constatons la contradiction entre l’intention et le vécu. Ce faisant, il apparaît que l’idéal gestionnaire prévalant au développement de ces NFOT –et soutenant la rhétorique des motivations mobilisées pour justifier leur développement– se trouve détourné au profit d’un fonctionnalisme qui, dans ce cas, peut être qualifié de ‘stupide’ au regard de l’opportunité de transformation du gouvernement de l’entreprise qu’il parvient à taire.