Abstract
La notion d’aide-à-autrui est la pierre angulaire du travail social. Cette aide s’incarne sous la forme d’une multitude de déclinaisons à travers les activités menées par les professionnels de l’action sociale, les travailleurs sociaux. Lorsque l’un d’entre eux se trouve ponctuellement en difficulté dans l’exercice de son métier, la « réunion de synthèse » est un espace dédié à l’aide entre professionnels.Dans ce cadre de travail, le langage est l’outil essentiel qui permet aux participants de se rendre mutuellement disponible leur point de vue sur un « cas social » et de traiter eux-mêmes la descriptibilité de leurs actions.La perspective théorique et méthodologique de la linguistique interactionnelle, issue de l’analyseconversationnelle d’inspiration ethnométhodologique, constitue un cadre privilégié pour examiner les pratiques langagières qui caractérisent ces réunions institutionnelles. La question des ressources mobilisées et de leurs cours d’action dans l’interaction est devenue mon objet de recherche. Un objet qui ratifie non seulement le principe du langage comme ressource centrale de l’organisation des activités sociales, mais aussi dans ce contexte institutionnel, comme principale ressource de production et de structuration d’une activité d’aide-à-autrui.Cette thèse a pour visée d’approfondir la connaissance des processus permettant l’émergence d’unetelle activité, en étudiant les procédés par lesquels les ressources linguistiques sont méthodiquement déployées pour façonner et délivrer les points de vue des membres sur leurs actions, contribuant en retour à la constitution d’un espace intersubjectif qui rend possible l’élaboration collective d’un travail interprétatif.