Depuis plus de la seconde moitié des années 1970 le chômage au cœur de l'actualité économique et sociale française – rythmée par la publication périodique du nombre de demandeurs d'emploi, dont chaque hausse ou baisse est commentée. Il est devenu l'obsession de tous les gouvernements - navigant entre volontarisme affichée et fatalisme mal assumé. En matière de lutte contre le chômage, a même dit un président de la République, on a tout essayé. Pourtant, le chômage de masse n'est pas une fatalité : la France a connu certaines périodes de baisse significative du nombre de chômeurs depuis la seconde moitié des années 1990, et, quand on regarde les autres pays industrialisés, y compris en Europe, certains affichent des taux de chômage très bas, parfois inférieurs à 5%. Quels sont les facteurs à l'origine du chômage, et permettant d'expliquer sa persistance ? Pourquoi certains pays réussissent beaucoup mieux à le contenir que d'autres ? Quelles sont les politiques permettant de le faire reculer ? Pour tenter de répondre à ces questions, il convient d'abord de bien cerner les enjeux de définition et de mesure, pour comprendre notamment les polémiques autour « des chiffres du chômage » qui resurgissent périodiquement. Il faut ensuite mobiliser les travaux économiques, aussi bien théoriques et empiriques, qui se sont multipliés depuis 25 ans, pour essayer d'analyser les causes chômage et de préconiser, puis d'évaluer, les politiques destinées à le faire baisser.