L’objectif de cet article est de montrer comment la méthodologie projective se référant à la métapsychologie freudienne peut servir de réflexion à la clinique de l’inceste et plus particulièrement au refus d’engagement des sujets dans une aide thérapeutique malgré un investissement dans la vie associative auprès des victimes.Nous avons procédé à des entretiens de recherche et à une méthodologie projective auprès d’une patiente qui a présenté de bonnes capacités d’expression et de verbalisation de son vécu incestueux. Après une revue de la littérature, nous avons dégagé des indicateurs nous permettant de mieux repérer l’investissement ou au contraire l’impossibilité à investir une relation objectale de qualité.L’impossibilité de représentation de relation positive au Rorschach traduirait chez notre sujet les entraves à la constitution d’une alliance thérapeutique. La proximité jugée affolante avec l’autre engage la jeune femme à préférer un engagement associatif avec des victimes de pédocriminalité. Le détour par cette situation nous conduit à considérer nos mouvements contre-transférentiels afin de mieux accompagner ces sujets sans tomber dans la distance horrifiée ni dans l’écoute sympathique sans effets sur l’appropriation subjective du trauma.